Le 6 janvier 2022, un groupe d’une trentaine d’adhérents s’est retrouvé pour la visite guidée de l’exposition « la Dame à la Licorne », au Musée des Abattoirs à Toulouse.
La Dame à la Licorne, découverte au château de Boussac (Creuse) en 1841, chef d’œuvre du Musée de Cluny y était exposé dans le cadre d’un prêt exceptionnel. Cet ensemble est l’une des plus belles réalisations du Moyen Age.
Les 6 tapisseries composant la tenture voyagent pour la 1ère fois en France depuis leur acquisition en 1882.
Réalisée aux alentours des années 1500, remplie de symboles et intrigante, l’œuvre fascine par la richesse de ses couleurs et sa finesse.
Ces tapisseries mettant en scène avec une grâce infinie une jeune femme et un bestiaire fantastique, constituent une œuvre majeure de l’art tissé.
La composition, reprenant les mille-fleurs sur fond pourpre, un terre-plein bleu foncé, et une jeune femme idéalisée, indique qu’il s’agit là d’un ensemble cohérent. Autre évidence des bijoux et la sophistication des coiffures désignent une figure légendaire avec une allégorie des 5 sens.
Effleurant la licorne, la jeune femme incarne le toucher,nourrissant le perroquet : le goût.
Face à l’orgue, elle devient ouïe, absorbée par une couronne de fleurs, elle se fait odorat.
Enfin, la vue est symbolisée par la licorne se mirant dans un miroir.
Mais que faire de la 6ème tapisserie qui porte l’inscription « Mon seul désir » ?
Certains textes médiévaux considérant l’entendement comme un sixième sens, la dernière tapisserie pourrait-elle en être l’illustration ? Sous son chapiteau azur, la damoiselle serait-elle en train de remiser ses bijoux dans un coffre en signe de renoncement aux plaisirs ?
Est-ce là la conclusion des 5 précédentes scènes : l’apologie de l’esprit loin des tentations de nos sens ? Ou à l’inverse, est-ce le cœur qui est appelé à gouverner nos sens ?
Si les questions demeurent, cette tenture s’inscrit dans une longue tradition littéraire, intellectuelle et morale. Dans ces conditions, pourquoi plaquer une seule et unique vérité sur l’œuvre ?
N T.
Laisser un commentaire