Jeudi 28 avril
Dans la douceur de cette matinée d’Avril, nous partons vers Haulies. Mais oui, même le réseau internet mentionne cette petite commune de 166 habitants dominant les coteaux d’Arcagnac à une altitude de 280 mètres. Dis-nous, Bernard, l’avons-nous brillamment franchi aujourd’hui ce dénivelé ? Même les derniers « coustalàts » ?
Partons vers les grands champs en évitant les mottes tournées par les récents labours. Il faudra aussi user d’une grande prudence pour traverser à gué un ruisseau. Malgré l’aide précieuse de Chantal, Jean évitera de justesse l’embourbement, puis s’élançant dans un sublime saut, franchira flaques et galets.
Pailletées çà et là de fleurs sauvages, les prairies ont revêtu leur parure printanière, des boutons d’or, partout les blanches pâquerettes, les premiers genêts éclatant de soleil, des orchidées, les fleurs de l’aubépine, légères et immaculées… Le sainfoin mêle ses fleurs mauves à cette palette de couleurs aux délicates nuances. Au pied des vestiges d’un vieux château serpente le petit cours d’eau de l’Oueyte.
Tout doux, nous poursuivons la promenade en admirant les couleurs de ce petit chemin caillouteux. « Tout doux », remarquera plus tard Bernard en se référant aux critères de l’office de tourisme de Val de Gers évaluant la durée de cette randonnée à trois heures… Nous la ferons en… un peu plus…à peine.
Même si à l’horizon les pics pyrénéens restent voilés, le sentier incite à la flânerie. Colorées de mystérieux reflets, de nombreuses mares aux bordures incertaines s’égarent parmi les broussailles et les hautes graminées. Dans ces lieux où règnent calme et beauté on s’attendrait presque à voir apparaître une nymphe dansant furtivement au-dessus des iris d’eau…Mais, seul le coassement aigu d’une grenouille mécontente rompt le silence.
Ici, il faudrait cheminer d’une allure discrète… et en silence…pour ne pas troubler la vie de ce petit monde heureux caché à l’ombre des buissons. Trop tard ! D’un claquement d’ailes, un couple de buses sort de son aire scrutant les alentours à la recherche d’une proie.
Les vallonnements dessinent une campagne au tracé indécis. Là-bas, posé à l’horizon, se découpe le clocher de Traversères. Entre fossés touffus et prés verdoyants, les champs de colza cisèlent le paysage en tâches colorées. Dans le charme de cette campagne, sur des chemins qui ne sont qu’ornières en un sol déchiré par les roues ingrates d’un puissant tracteur, nous arrivons à Haulies.Jeanine et Simone nous attendent impatiemment près de l’église paroissiale Sainte Madeleine : remaniée à différentes époques, elle est surmontée d’un curieux clocher-mur triangulaire. Dans son cadre de verdure, plein de fierté, il semble nous inviter à nous installer à l’abri du vent. Alors nous posons là bâtons, sacs et gamelles déployant les trésors d’un succulent repas. C’est l’heure tant attendue du pique nique. Plus que la faim, c’est la joie de la convivialité et du partage qui aiguise notre appétit : les délicats breuvages amenés par Jean, Marcelle et Christian, les desserts et friandises offerts par Michèle et Christine. Tiens voilà que deux gourmandes, Odette et Danièle,nous rejoignent.
Un petit d’air frisquet nous incite à reprendre le chemin du retour. Un vieux chêne, gardien de ce coquet petit village défie le temps et surveille notre départ. Un parcours sans difficulté, tout en pente douce. Pressées de retrouver leur bercail, quelques brebis s’égarent à une bifurcation…Heureusement notre « Maître Berger Bernard » veille, surveille l’itinéraire carte IGN en main et ramène les aventurières indisciplinées dans le droit chemin
Des moments de gaieté et de légèreté au milieu des champs fleuris clôturent ce beau jour, ces moments précieux qui insufflent bien-être, réconfort et sérénité.
CHD
Haulies , un joli nom pour ce petit village du Gers perché au-dessus des vallées de l’Arrats et du Gers, un village qui peut se vanter d’avoir une des meilleures vues sur la chaîne des Pyrénées- par beau temps !- Mais savez-vous d’où vient ce joli nom ?C’est son église dédiée à sainte Madeleine de Foliis qui a peut-être la réponse. Foliis, en latin, voudrait dire « feuillage », rien à voir avec folies !
Comme le raconte si bien Christiane, notre chemin, boueux et sinueux par endroits, nous a menés à quelques pas de Traversères, un autre village sur la Serre, un village que l’on voit de loin, reconnaissable à son élégant clocher qui semble emporter la petite église vers le ciel.
Mais savez-vous que Traversères est appelé « le village des orchidées » ! En effet, sur les talus qui bordent les chemins, dans les rares prairies conservées, dans les sous-bois, en plein champs en cultures ou en friches, les orchidées dressent avec fierté leur hampe de fleurs rose violacé, au milieu des marguerites et boutons d’or. A Traversères pousse une orchidée hybride comme son nom l’indique, « la Sérapicamptis Traversiana », une espèce rare semble-t-il, qui enrichit un peu plus la biodiversité des coteaux gersois.
La randonnée, en dehors des bienfaits de la marche, permet de découvrir notre environnement naturel, les paysages riches et variés de nos campagnes.
Le randonneur ne rentre jamais bredouille.
MN
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