Randonnée sur le Littoral Basque
Le sentier du littoral suit la Côte Basque au plus près : il en épouse tous les contours, toutes les cassures, il plonge au fond des petites criques, les plus discrètes, remonte à l’à-pic des falaises, aborde toutes les pointes, visite tous les caps, longe les baies et les plages, puis franchit la Bidassoa et continue son bonhomme de chemin en Espagne, reliant ainsi les deux parties du Pays Basque. La récompense du randonneur est à la mesure de l’effort qu’il a fourni.
Chaque jour, sans relâche, la mer attaque la côte, creusant la falaise, fissurant la roche, éclaboussant les rochers de son écume pour apaiser la blessure, mais revient sans cesse à l’assaut et finit par s’infiltrer dans la paroi qui s’effondre en mille débris dispersés par les vagues assaillantes. La Terre recule face à l’Océan : seuls quelques rochers isolés et de dangereux récifs témoignent de la dureté du combat.
Derrière les palmiers d’AZUREVA, notre résidence de choix, le soleil décline, l’horizon s’embrase, la plage et l’océan s’enflamment. Cette féérie ne dure qu’un instant. Bientôt l’ombre descend et enveloppe HENDAYE, les montagnes s’effacent, c’est le moment de la paix retrouvée après l’effort et le plaisir de la journée.
Pendant ce trajet, je n’ai cessé de penser aux vers de Paul FORT
« La mer brille comme une coquille
On a envie de la pêcher
La mer est verte
La mer est grise
Elle est d’azur
Elle est d’argent et de dentelle »
Tant qu’il y aura des hommes pour la regarder,
la mer leur offrira son éternelle beauté.
Le Raton
Echappée belle sur le littoral basque (29/09-01/10/2018)
Le Samedi, le car arrive à Bidart, ville connue des vacanciers pour le charme de son bord de mer et des géologues pour la limite encore visible K-T, témoin du passage du secondaire au tertiaire ; une des « coupes » parmi les meilleures d’Europe, montrant avec netteté la présence du pic d’iridium qui coïncide avec la disparition des dinosaures. Une fois équipé, le groupe se rend sur la plage d’Erretegia, point de départ du sentier du littoral. Celui-ci est intégré au projet européen de grande randonnée « E9 », qui ne vise rien moins que d’aller du Portugal à la Baltique. Avis aux intéressés !
La première partie de l’excursion nous conduit à la petite station balnéaire de Guéthary et à la pointe de Ste Barbe qui offre, en face du fort de Socoa, une vue saisissante sur la baie de St Jean de Luz. Reflétant l’importante diversité géologique, sédiments neufs et barres rocheuses forment des ensembles composites le long de la façade maritime. Malgré les tours et détours, avec parfois des marches à gravir, le chemin ne s’éloigne guère de l’Océan. L’après-midi, la balade s’achève sur la place Louis XIV de l’ex cité des corsaires, où a été célébré le 9 juin 1660, en l’Eglise St Jean Baptiste agrandie pour la circonstance, le mariage du Roi-Soleil et de la fille de Philippe IV. De nos jours, la ville s’est parfaitement adaptée à son temps et vit bien plus, comme ses voisines, du tourisme que de la pêche.
Le lendemain, l’itinéraire de Ciboure à Hendaye tire avantage de la Fête de la Corniche et de ses animations. Il longe le domaine du château d’Abbadia, œuvre singulière de Viollet le Duc.Les panoramas sont splendides. Très proches, les montagnes gardent leur charme et leur mystère. En bas, les bouillonnements trahissent des aspérités à fleur d’eau. Il n’est pas toujours facile de discerner les anciennes séries de flysch, datant de l’orogénèse pyrénéenne, des matériaux plus récents provenant de la falaise.
Les Deux Jumeaux illustrent de façon spectaculaire le retrait inégal du linéaire côtier, lié à la succession de minéraux soumis à des aléas plus ou moins forts. On suit enfin,durant 3 kms, la magnifique plage rectiligne d’Hendaye. Le groupe termine la journée en passant un moment au col d’Ibardin, situé sur la frontière.
La dernière section, qui va jusqu’à Saint Sébastien via Pasajes,laisse derrière elle Fontarabie et son agréable rivage qu’une jetée sépare de la Bidassoa. Elle est empruntée le lundi à partir du Cap Figuier, non loin du Jaizquibel, montagne la plus occidentale des Pyrénées avec ses 543m. Le long de la Mer Cantabrique, le groupe évolue dans un paysage maritime redevenu sauvage, à l’écart de la conurbation basque. La mise en place de sable fin se fait plus rare : celle-ci est presque toujours remplacée par des criques semées de galets. L’ultime étape de randonnée prend fin au sanctuaire de ND de Guadalupe, qui rappelle un épisode de la Guerre de Trente Ans. Selon la tradition, la Vierge permet alors aux Espagnols de remporter la bataille contre les troupes françaises. Elle fait chaque année l’objet d’une grande dévotion.
Il n’est pas de belle histoire qui ne se termine. Après s’être fait activement du bien, le groupe aura parcouru environ 14kms dans le Guipùzcoa, auxquels s’ajoutent les 25kms du trajet séparant Bidart de la frontière, accompli durant les deux premières étapes. Le tout en bénéficiant d’une météo agréable, alors que le temps change avec une grande facilité sur le littoral. Merci aux organisateurs : avant de retrouver ses marques dans un univers familier, chacun a été transposé, durant trois jours, dans une autre réalité. Et a pu profiter d’une combinaison réussie entre nature, histoire et patrimoine, satisfaisant pleinement le groupe, affermissant la raison d’être de celui-ci ainsi que sa cohésion.
BC.J
En marche ! sur la Côte Basque…
En cette fraîche matinée automnale du 29 octobre, à 7 heures, rassemblement des troupes sous le haut commandement du chef de bataillon Marcelle et de son fidèle aide de camp Monique.
Direction une petite ville du Pays basque, Bidart, point de départ de notre première étape nous arrivons sous un agréable soleil.Fantassins, à vos bâtons ! En avant marche ! Une prudente stratégie oblige les 2 M (nom de code secret défense) à déléguer la logistique à Bernard.
Nous avançons sur un petit chemin escarpé aux innombrables marches. Entre les branches de tamaris et les buissons de chèvrefeuille odorants nous apercevons le panorama des côtes découpées, les criques et leurs rochers de strates. » Le sentier des baleines » nous amène à Guétary, sa plage des Alcyons et son petit port pittoresque.
Dépôt des armes, bagages et munitions à la plage de Cenitz où nous retrouvons l’état major soucieux de notre progression . Pique- nique dégusté, barda repris, nous partons en direction de Sainte Barbe. Emerveillement en découvrant cette vue exceptionnelle sur la baie de Saint-Jean de Luz.
Le clairon sonne. Voici l’heure de se replier sur le campement de base. Un coquet Azureva au confort très apprécié après une longue journée.
Une nuit réparatrice, nous voilà fin prêts pour le départ, direction Ciboure. Prendre le sentier de la corniche en cette journée particulière du 30 septembre, jour de la fête de la Corniche, une bataille que nous avons gagnée face à une armée en déroute ! A cheval, à pied, en vélo, en trottinette, cette cohorte avançait imperturbablement! Seuls « les Jumeaux » restaient impassibles au milieu de cette eau limpide et nous encourageaient à rejoindre la plage d’Hendaye, son calme et son sable blond.
Mais que diriez-vous d’un petit tour au Col d’Ibardin où l’on pourrait se désaltérer après une si longue marche. Certains (certaines) se laisseront tenter par un petit (petit ?) verre de Moscatel….
Et le troisième jour arriva. Départ du cap Higer pour un itinéraire soigneusement préparé par des adeptes chevronnés de la randonnée Chantal, Jeanine Bernard et Christian. Un sentier entre pins et bruyère nous emmène au coeur d’une nature sauvage. Il ouvre des fenêtres sur des criques, des caps, des falaises aux roches érodées où les vagues se cassent dans un mystérieux chuchotement. Nous apercevons le balcon du Jaizkibel mais le QG nous attend et nous choisissons un itinéraire plus court vers notre dame de Guadaloupe.
Deux jours après..
Qu’en reste t-il ?
- une profusion d’images éblouissantes,
- des personnes attachantes,
- et une sérénité manifeste !!
La puissance du paysage m’est apparue (moi qui ai l’habitude de marcher plus vite…) grâce à ce rythme plus souple imposé naturellement par cette équipe de marcheurs…
Je ne veux pas faire l’éloge de la lenteur….. bien que….. bien que….
Merci à vous.
G. G.
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