Voyage en Bretagne : du 15 au 20 septembre 2019
Arrivée avec le soleil sur la terre bretonne aux maisons à l’architecture typique, un terroir aux traditions bien ancrées et à l’identité particulière.
Guidés par Aurélia, en route vers le Mont Saint-Michel. Un arrêt à Dol, lieu de pèlerinage, permet de s’attarder à la cathédrale Saint Samson, ancienne cathédrale catholique romaine du 13ème et 14ème siècle, de style gothique où fût couronné en 848 Nominoë, premier roi breton. La ville fût archevêché de Bretagne justifiant ainsi la grandeur de l’édifice. Derrière l’austère sévérité de la façade se découvre un intérieur d’inspiration anglo- normande d’une grande unité architecturale.
Puis, touristes et randonneurs se séparent. Les uns visiteront l’abbaye du mont Saint Michel, les autres, guidés par Guillaume partiront courageusement à pied du bec d’Andaine à la découverte de la baie. Notre guide relate la légende entourant la construction de l’abbaye érigée au8 ème siècle sur cet îlot rocheux placé à la frontière entre Normandie et Bretagne.
Aubert, évêque d’Avranches, aurait fondé un sanctuaire sur le Mont-Tombe en 708 après trois apparitions successives de l’archange Gabriel. Les bénédictins y construisent une abbaye à partir du X ème siècle. Très vite, l’abbaye devient un lieu de pèlerinage de l’occident chrétien. A la Révolution, les moines sont chassés et l’édifice devient prison pour les moines réfractaires en 1793, puis prison pour les prisonniers de droit commun de 1811 à 1874. En 1969, une petite communauté de moines bénédictins s’y installe, remplacée en 2001 par les Fraternités monastiques de Jérusalem.
L’abbaye, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979 surplombe l’immensité de la baie, théâtre des plus grandes marées de l’Europe continentale.
Prudemment, c’est en profitant d’une période d’accalmie, et à marée basse, que nous risquons la traversée de la baie. Nous progressons, plus ou moins facilement entre vasières et filets d’eau encouragés par Guillaume, étroitement surveillés par Rémi qui a endossé la dure responsabilité de serre-file. Gare aux photographes retardataires ! Quel plaisir cette marche d’approche vers cet incontestable joyau, un des plus extraordinaire édifice de l’architecture sacrée ! Balade agrémentée des récits de notre guide. Si ses explications sur le milieu marin et la vie des diatomées passionne certains, la légende relatant la disparition des pêcheurs victimes de la brume ou des sables aurait pu nous effrayer. Mais ni diable ni sable mouvant n’engloutiront aucun de nous, même pas Zette qui tentera l’aventure de survie dans cet élément hostile.
Poursuivons quand même héroïquement « le chemin de l’enfer » ainsi nommé autrefois et affrontons la traversée d’un des 6 fleuves traversant la baie : une vraie préparation à Koh-Lanta !!! Même à marée basse, certains sous-vêtements ont été « humidifiés »…Heureusement le mascaret n’est pas arrivé….Fiers de nous et ravis de cette épopée, sous la protection de Saint-Michel, nous arrivons au pied du Mont où nous rejoignons le groupe.
Mardi, nous partons en Côte d’Armor visiter l’abbaye de Beauport, un élégant et imposant château fondé par l’ordre des Prémontrés au début du XIII ème . Ce site exceptionnel, construit dans l’anse de Paimpol, est un ensemble monastique remarquablement conservé, témoin majeur de l’architecture religieuse en Bretagne. Le lieu est façonné selon la règle monastique et les besoins de la vie communautaire. Les différents bâtiments s’organisent autour du cloître. la salle du duc, la salle capitulaire et les celliers offrent de beaux témoignages de l’architecture gothique. Le jardin entourant l’abbaye regroupe une belle diversité de variétés végétales, en particulier des pommiers.
De Beauport à l’île de Bréhat, en passant par Ploubazlanec et la pointe d’Arcouest où nous déjeunons dans un restaurant dont la splendide vue qu’il offrait sur l’embarcadère compensait la médiocrité du repas servi. Rappelez-vous ce poulet breton ! Rien ne vaut notre volatile, élevé en plein air, élevé en plein Gers !
L’estomac léger, nous embarquons sur une vedette
vers l’île aux fleurs où le vent découpe la roche, où les rochers de granit rose déchiquetés s’avancent dans l’océan. L’archipel dévoile discrètement ses charmes ; un petit chemin escarpé conduit à la chapelle Saint-Michel d’où l’on a une vue imprenable sur les îlots et les récifs.
Et le troisième jour arriva. Au programme, guidés par Aurélia, la visite de Saint-Malo, cité corsaire, sur l’embouchure de la Rance, en passant par Dinard, riche cité balnéaire connue à la Belle Epoque pour ses bains, célèbre pour son festival du film britannique récompensé chaque année par l’Hitchcock d’Or.
Saint-Malo dresse ses imposantes fortifications érigées à la demande de Louis XIV par Vauban puis Garangeau entre 1708 et 1742. Le chemin de ronde de la cité malouine offre un panorama spectaculaire, d’un côté sur les plages, de l’autre sur les bassins portuaires d’où l’on peut imaginer le départ de Jacques Cartier pour le Canada ou celui de Surcouf, ce prestigieux corsaire, au commandement de la « Confiance ». Mais aujourd’hui, seul le Belém, notre dernier trois- mâts français, est amarré. Notre repas raffiné dans un grand restaurant où semblait planer l’ombre de Chateaubriand n’a pas comblé notre curiosité culinaire et c’est avec frénésie que nous arrivons à Cancale après un arrêt à la pointe du Grouin, qui, jetant ses roches à l’Océan, délimite la frontière entre la côte Emeraude et la Normandie.
Cancale et ses huîtres ! La ville vit au rythme de son port de pêche. Attirés vers de marché de ces célèbres mollusques en bordure du port de La Houle, nous tentons de faire un choix judicieux. Plates ou creuses ? Avec en toile de fond l’océan où semblent flotter les parcs à huîtres, confortablement installés sur des marches de ciment, nous savourons notre plateau préparé par l’écailler pour une modique somme, dégustation agrémentée d’un petit verre de muscadet bien frais, également servi sur place, sans supplément ni pourboire au serveur. Merci Jacques. Bien meilleur ton petit vin blanc que l’eau minérale de Plancouet dont Aurélia nous avait pourtant vanté la qualité….
De retour au village vacances, bien que fatigués, nous nous laissons séduire par Rémi, l’animateur du centre et assistons à la soirée. Rémi, ce malheureux, sans famille par définition. Qui aurait pu résister à ses anecdotes émaillées de détails aussi croustillants qu’une galette…. bretonne. Sacré personnage, il nous a fait coucher bien tard alors qu’une rude journée nous attendait le lendemain !
Direction le cap Frehel. Certains après avoir pris l’air et le vent du large, opteront pour la visite du fort La Latte. D’autres pour une randonnée. Sous la houlette de Rémi, les marcheurs empruntent le GR 34 serpentant entre falaises et landes de bruyères, de fougères et d’ajoncs aux fleurs d’or. Cet espace naturel, immense réserve ornithologique, suit un littoral échancré où les falaises aux couleurs chatoyantes semblent résister aux assauts de la mer que seul le scintillement du soleil peut atteindre.
Regrettable de quitter ce chemin en arrivant au Fort La Latte pour partir vers Dinan, la ville aux sept couvents fondée autour de l’an 1000.
En suivant notre guide, sur les pas de Bertrand Du Guesclin, célèbre protecteur de la cité contre les anglais, nous découvrons la ville. Entourée de remparts sur 3 kms, elle surplombe les eaux calmes de la Rance. Les maisons à pans de bois et pignons pointus témoignent de la richesse passée de Dinan du 14 ème au 18 ème. A cette époque, le Jerzual, rue escarpée reliant le port à la haute ville grouillait de tisserands et de tanneurs. Nous arrivons à la basilique Saint-Sauveur. D’après la légende, Riwallon le Roux, seigneur de Dinan aurait fondé en 1112, à son retour de Terre Sainte, le prieuré Saint-Sauveur. Fait prisonnier au cours de la première croisade, ce chevalier aurait fait voeu d’édifier une église dédiée à St Sauveur et à la Sainte Trinité s’il revoyait un jour son pays….Cette basilique est une des plus originale de Bretagne avec une façade romano-byzantine et développée en gothique flamboyant aux XV et XVI ièmes siècles. Nous déambulons dans les ruelles et arrivons….., à la grande joie des gourmands et gourmandes à une crêperie….,halte obligatoire.
Dernière visite du séjour, Rennes, chef lieu du département de l’Ille et Vilaine, capitale de la Bretagne, surprenante par la richesse et la diversité de ses monuments.
Commençons par la cathédrale Saint Pierre, l’une des cathédrales historiques de Bretagne, classée monuments historiques depuis 1906, exemple unique de basilique romane. Puis le vieux Rennes : cette partie de l’ancienne ville épargnée par l’incendie de 1720 a conservé de nombreuses maisons du 15 et 16 ièmes aux étages à encorbellement, des hôtels aux façades sculptées. Par des rues aux pavés irréguliers, nous arrivons à la place de l’hôtel de ville bordée par l’hôtel de ville et l’opéra. Ensuite, se sera la visite du Parlement, le plus célèbre monument rennais, lieu hautement symbolique de la justice et de l’union de la Bretagne à la France.
Conçu au XVII par l’architecte du Palais du Luxembourg, Salomon de Brosse, le parlement est encore aujourd’hui un lieu de pouvoir, arbitrant la cour d’appel de Bretagne et la cour d’assises d’Ille et Vilaine. Restauré suite à l’incendie de 1994, il offre un impressionnant ensemble architectural. A l’étage, une monumentale porte sculptée aux emblèmes de la force et de la justice s’ouvre sur la salle des pas-perdus. La galerie, autour de la cour carrée, dessert les différentes salles richement ornées de peintures et de dorures, notamment celles de la Grand’ Chambre, joyau du palais, dont le plafond sculpté est unique en Europe.
Juste le temps de revoir le Gwenn-ha-Du flotter sur la façade de la mairie, et c’est le départ vers l’aéroport. Embarquement imminent, et HOP, bientôt l’envol pour Toulouse…quand une sublime et douce voix annonce l’annulation du vol AF 1198…
Pas de doute, c’est le nôtre ! Mais enfin Maithé, serions-nous damnés ? Deux incidents à quelques mois d’intervalle ! Départ reporté au lendemain, mais de Nantes où, « rapatriés » en taxis, nous sommes royalement hébergés dans un West hôtel. Frustrant de ne passer qu’une très courte nuit dans ce somptueux établissement aux chambres raffinées et aux lits douillets nous qui arrivions de notre modeste vvf de Saint-Cast le Guildo où seule l’ascension d’un redoutable escalier nous permettait d’atteindre nos petits lits…. Heureusement,nous, »touristes-randonneurs-gersois-pyrénéens », l’escalade n’a pas de secret!
Et puis, ne dit-on pas que « les voyages forment la jeunesse »
Adaptons le dicton : » et leurs péripéties aussi ».
Sous le soleil, n’était-t-il pas merveilleux ce voyage ? Un grand merci à celles qui en ont tissé la trame.
CHD
Le mont Saint-Michel
Né d’un rêve d’Aubert, l’évêque d’Avranches,
Le mont surgit de l’océan, sculpté par les marées,
Seul au milieu des eaux et des vents.
Porte sur ses épaules rocheuses
Le sanctuaire de l’archange Saint-Michel,
Œuvre d’Art et de Nature
Qui soulève ravissement et contemplation.
Le Mont Saint-Michel, cette île déchirée par les flots et les aquilons,
Ce joyau de beauté,
Comment a -t-il pu être aussi une prison ?
Abandonné, saccagé pendant les guerres de religion,
Le voici sublimé.
Rendons grâce à Hugo et Mérimée
De l’avoir tiré de l’oubli et lui avoir rendu son âme.
« Un lieu bien étrange que ce mont Saint-Michel
Perdu dans l’espace infini de la mer,
L’horizon vert de la terre, l’horizon bleu de la mer,
Les nuages, l’air, la liberté, les oiseaux envolés,
Les vaisseaux à toutes voiles… »V. Hugo
Du haut de sa flèche,
L’ange radieux et victorieux,
Règne sur l’immensité de la baie,
De Cancale à Avranches,
Sur ses eaux tumultueuses, ses sables mouvants,
Ses courants furibonds, contrariés par les houles ;
Pas facile pour l’ange, de mettre de l’ordre dans cet estuaire
où divaguent joyeusement trois fleuves indisciplinés :
La Sé, La Sélune et le Couesnon !
Le raton
Julien bus
Trop beau!!!
Magnifique la Bretagne!!!