Leur anniversaire a été oublié ! Ils auraient eu 62 ans le 23 octobre, presque l’âge…à quelques unités près, des adhérents de Rabelais 32. Ils ? Les Schtroumpfs…ces petits lutins bleus nés du crayon du dessinateur belge Peyo. Son art divinatoire lui aurait-il fait entrevoir la période particulière que nous vivons ? Un de ses premiers albums s’intitulait « la flûte à six Schtroumpfs ». Ce chiffre aujourd’hui synonyme de restrictions, de contraintes, serait, en numérologie le symbole de l’harmonie, de la perfection mais aussi de la responsabilité et de l’exigence…Croyons-le !
Au départ, ils étaient une centaine : le Grand Schtroumpf, le Schtroumpf à lunettes, le paresseux, le bêta, le farceur, le costaud, le grognon, le bricoleur, le coiffeur…Pas un seul Schtroumpf Gascon dans cette galerie d’Illustres ! Pourquoi n’aurait-il pas droit à son titre de gloire, lui ? Les Schtroumpfs n’auraient-ils pas pu s’installer dans un petit hameau niché au cœur, des coteaux dorés de la Gascogne au lieu de s’expatrier dans un village au milieu d’une forêt dans une contrée appelée « le Pays Maudit » ?
Peut-être Peyo aurait-il eu du mal à transplanter ses adorables créatures aux bonnets phrygiens et aux culottes blanches dans une de nos fermes gasconnes ? Mais nous, nous le connaissons ce fulgurant Schtroumpf gascon de la terre de Gascogne ! Il s’identifie toujours à « notre d’Artagnan », ce vaillant mousquetaire parti de Lupiac servir le roi et braver « l’Eminence » ! Un peu hâbleur, légèrement autoritaire, aurait-il accepté la « collaboration » du Schtroumpf paysan en salopette vert foncé déchirée aux chevilles ? N’aurait-il pas été jaloux de ses »esclops » en bois et de son chapeau de paille ?
Crevinschtroumpf ! Mais non ! Confortablement adossé à une botte de foin, en mâchonnant un épi de blé, le célèbre ambassadeur de notre région lui aurait volontiers narré « les temps d’avant », le temps où l’on avait le temps de rire et de chanter en prenant le temps de rêver…. Ecoutons le raconter.
Autrefois, on savait s’amuser, on aimait la gaîté, on aimait l’allégresse, on dansait sur de vieux disques rayés. Et puis, il y avait les veillées…les histoires qu’on racontait autour d’un grand feu crépitant en dépouillant le maïs dans cette grande cuisine où l’on percevait l’odeur suave d’un vin chaud. On mangeait des châtaignes cuites à l’eau ou rôties en n’oubliant pas de les arroser de « bourret » les soirs « d’escoubaso ».
Un repas à 6 autour d’une table ? En voilà une drôle d’idée, Sacrebleu ! Antan, toute occasion de se réunir était bonne : du plumage des oies au battage en passant par les vendanges et le » tue-cochon ». Ah, « le tue-cochon », un vrai rituel entourait cette tradition, toujours exécutée dans les strictes règles de l’art par un boucher considéré, ce jour-là, en vrai maître de cérémonie.
A l’entendre, le Schtroumpf gourmand aurait sans doute délaissé sa soupe de salsepareille pour un bout de « cochonnaille »…. Mais, aurait-il su décortiquer cette « demoiselle » de canard, le fin régal des délicats dont on ne vient à bout qu’en se barbouillant la frimousse ? Végétarien Schtroumpf Gourmand ? Oui, mais ces victuailles c’est schtroumpfement bon !….
Et la Schtroumpfette, Peyo l’aurait-il inventée dans notre douce campagne ? Imaginez-la préparant le plat des petits dindons, cette pâtée nourrissante et subtile faite d’orties hachées, de farine et de son… Pauvre créature délicate, dans sa robe froufroutante, aurait-elle pu fuir devant ces oies qui avancent en tendant le cou et lancent en cadence les cris les plus fous…..avant de pincer les fesses à grands coups de becs ? « Macaréou ! Que ça fait mal ! »
Ses souvenirs, notre gascon les égrainerait encore longtemps…. Mais il est temps de rejoindre la ronde endiablée menée par Schtroumpf Joyeux .
Partons le retrouver à l’orée de la forêt… Les arbres délivrent leurs plus belles couleurs chatoyantes avant de s’éteindre…. .et recommenceront à verdir….comme à chaque printemps…
Gardons le sourire.
Et bien sûr, on clique sur les images pour les voir en un peu plus grand et mieux profiter de ses petits êtres bleus !
Une Schtroumpfette
Tandis que certains occupent leur temps libre à schtroumpfer, bien installés dans leur véranda, d’autres se creusent la schtroumpfette à trouver des schtroumpferies pour faire schtroumpfer de rire tous les tristes confinés !
Ah ! le temps des schtroumpfs ! on pouvait schtroumpfer à plusieurs, en tout cas, on dépassait largement les six ! sauf au bal musette où on schtroumpfait toujours à deux ! A la fête comme au travail, on pouvait schtroumpfer sans mettre le masque que l’on gardait uniquement pour Carnaval. Aujourd’hui, pas question de sortir si on n’est pas schtroumpfé ! on ne reconnaît plus le schtroumpf d’en face ! s’il parle, on ne schtroumpfe plus rien, les mots sortent à demi- schtroumpfés. Alors on rentre à la maison voir si le nombre de schtroumpfés a diminué, ce qui serait un véritable encouragement pour notre schtroumpfement ! Encore 27 jours et on pourra tous se déschtroumpfer !
Une Schtroumpfette