Impression et suggestion
L’été n’est pas fini et si vous avez une petite envie d’escapade au « Pays de l’Art », allez à Flaran, l’abbaye vous réserve une balade en Noir et Blanc, dans son cloître, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Jean Dieuzaide.
Une exposition de tirages de grands formats sur papier baryté, une sélection éclectique de photographies qui privilégie sa terre natale mais qui montre aussi des images saisies au cours de ses voyages dans le Sud-ouest, et le monde entier : Portugal, Mexique, Catalogne…
Comme son nom l’indique, la photo-graphie est l’écriture avec la lumière. Et ce sont bien les jeux de lumière sur les sels d’argents qui attirent d’emblée le regard du visiteur. On pense à Soulages, à son travail sur l’huile, à Doisneau, à ses photos de rues, d’enfants, puis on revient comme aimanté devant les photographies de Dieuzaide. Comme personne d’autre il a su « montrer » la beauté de la nature, d’un regard d’enfant ou d’un vieillard, d’un geste du quotidien, avec autant de sensibilité et de réalisme. D’un objet ordinaire, abandonné, une feuille flétrie, un gant perdu… il en fait une œuvre d’art, et sa maitrise de la lumière leur confère une poésie touchante. La botte d’ails, la serpillière, rivalisent avec les dunes du désert. Cette exposition témoigne aussi de la vie rurale, d’hommes et de femmes aux travaux des champs au siècle dernier, de l’art roman très présent dans les petites églises oubliées des Pyrénées.
Devant la photo des pêcheurs au Portugal, on se sent un peu chaviré,
face à la racine de saule qui s’enroule en colimaçon on est subjugué par la délicatesse du détail et la beauté du mouvement… et quand je regarde le vieux berger des Pyrénées, j’ai envie de l’embrasser !
Peut-être vous aurais-je donné envie d’aller voir …
MN
Laisser un commentaire