Une journée à Toulouse , le 19 novembre 2024

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Visite de la Fondation Bemberg à l’Hôtel d’Assézat

Le 19 Novembre, départ avec quelques craintes de rencontrer des agriculteurs en colère. La route est dégagée, quelques bouchons à l’entrée de Toulouse, mais Jérôme réussit à trouver un itinéraire « touristique » : le nouveau quartier de la Cartoucherie, Saint Cyprien, le Fer à Cheval où l’on croise le tramway, traversée de la Garonne, Place du Parlement, les Salins, Place Esquirol et arrivée à l’heure prévue devant l’Hôtel d’Assézat qui héberge la Fondation Bemberg

Georges Bemberg, né en 1915 en Argentine, était un homme de culture, musicien, écrivain et passionné d’art, ayant constitué au fil du temps une importante collection. Homme discret, il achetait seul, toujours à la recherche d’œuvres susceptible de provoquer une émotion esthétique.
Partageant sa vie entre Paris et New York, il avait généreusement tenu à ce que sa collection soit rassemblée pour le plus large public non parisien, dans un lieu permanent.
Ses prospections en France pour fonder son musée le mène à Toulouse, et plus précisément à l’hôtel
d’Assézat, pour lequel il a un véritable coup de coeur.
La municipalité choisit de mettre à sa disposition ce magnifique édifice Renaissance à l’italienne construit pour l’un des plus riches marchands de pastel de Toulouse, Pierre d’Assezat.
Un accord est passé avec la ville de Toulouse, qui elle-même reconnaissante de présenter en son sein cette prestigieuse collection, met à disposition de la Fondation Bemberg une partie du bâtiment. Le Musée de la Fondation Bemberg a ouvert ses portes en 1995 et vient d’être rénové.
Georges Bemberg a sillonné les salles de vente et les galeries pendant près de soixante ans et a formé un ensemble qui n’est pas encyclopédique mais le reflet de son goût.

On peut y découvrir une extraordinaire collection d’art européen du XV au XX è siècle, articulée en quatre axes majeurs :

– La collection d’art ancien

Un remarquable ensemble de peintures anciennes de la Renaissance jusqu’au XVIIIe siècle.
On est frappé par l’importance de l’art vénitien, le collectionneur ayant voué une affection particulière à la cité et à sa région. Venise à la Renaissance étant un véritable vivier d’artistes.
Voir les vues de Venise de Canaletto, Francesco Guardi…
Il acquiert aussi des scènes religieuses et profanes, et de grands portraits, Portrait de gentilhomme vénitien du Tintoret, le Fauconnier de Véronèse.
L’art du portrait, qui prend également son essor en Europe du Nord, voit au XVIème une évolution importante avec le développement de sujets séculiers indépendants
Tableaux de Dürer, de Cranach …. Mais aussi des œuvres des peintres des Pays Bas et des Flandres : Peintures de Brueghel, Van Dyck.
Au début du XVIIème, Rome devient une capitale européenne des arts avec le mouvement impulsé par le Caravage. De récentes acquisitions illustrent cette période : allégories de Nicolas Tournier qui a travaillé à Rome et fini sa vie à Toulouse.
On trouve aussi le L’Enfant Jésus à la couronne d’épines de Zurbaran, artiste de l’âge d’or espagnol.
Des natures mortes, ( nature morte au gibier, fruits et perroquet de Desportes, et des œuvres d’Elisabeth Vigée-Le Brun (Portrait de la comtesse von Kagenek en Flore 1792) complètent cette collection de peinture anciennes.

        – Une époustouflante collection de bronzes,

Le fonds est principalement composé de petits bronzes de la Renaissance italienne qui étaient destinés à orner les lieux d’étude des gens de lettres. Ainsi le dieu de la guerre Mars, l’un des chefs d’œuvre de Giambologna, Hercule et le sanglier d’Hérimanthe de Fernando Tacca….
On trouve aussi des sculptures modernes d’avant-garde : l’Age d’airain d’Auguste Rodin, Eve à la pomme d’Aristide Maillol, le grand guerrier de Bourdelle

– Des objets d’art : céramiques et meubles du XVI è au XVIII è siècle

o Le Mobilier
La collection se caractérise par des œuvres réalisées dans les techniques les plus variées : bureau du maître allemand David Roentgen, meuble à 2 corps et retrait du Languedocien Thomas Hache
(motifs floraux en marqueterie et rinceaux feuillagés), et la « petite Joconde » du mobilier français, une armoire à folios signés de l’un des plus grand ébéniste français Bernard Van Riesen Burgh (meuble classé au titre des Monuments historiques)

o Faïences
Georges Bemberg, amateur éclairé, a assemblé des productions italiennes et françaises du XVI è siècle, des faïences italiennes au décor toujours plus élaboré, des émaux peints polychromes de Limoges

         – Enfin la peinture moderne recouvrant le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle.

Georges Bemberg sut ponctuer sa collection d’œuvres particulièrement représentatives des avant-gardes qui au XIX è et XXème siècles. Un rare Braque fauve, un Gauguin de la période de Pont Aven, tous les impressionnistes : Claude Monet, Camille Pissarro, Alfred Sysley, Edgar Degas, Gustave Caillebotte, Paul Cézanne. Présence aussi de 3 tableaux de Fantin-Latour
On note aussi la présence de Berthe Morisot. La récente acquisition du Portrait de jeune femme au chapeau blanc de l’Américaine Mary Cassat, proche d’Edgar Degas participe de l’attrait irrésistible du collectionneur pour ce groupe novateur.
Parmi ces figures moins connues, il a choisi d’enrichir sa collection d’une dizaine de tableaux du peintre britannique, proche des impressionnistes puis des nabis, Walter Sickert, c’est un ensemble exceptionnel, ses œuvres étant rares en France
A la palette sombre de Sickert, proche de Vuillard également représenté dans la collection viennent s’opposer les 3 grands courants qui, à la fin du XIX è siècle tentent de rompre avec l’impressionnisme.
Peintures de Gauguin (Portrait de jeune garçon,) et les peintures du nabi, Pierre Bonnard son peintre préféré. L’ensemble de 33 tableaux est l’un des plus important au monde, après le Musée d’Orsay et le Musée Bonnard au Cannet.
Profondément séduit par la lumière, Georges Bemberg ne pouvait manquer d’inclure dans sa collection les peintres fauves : André Derain, Maurice de Vlaminck….
Georges Bemberg a eu peu de goût pour les autres révolutions qui animèrent les débuts du XXème siècle, cubisme, surréalisme ou futurisme, il acquiert cependant quelques toiles de Georges Braque, de Raoul Dufy, Henri Matisse
Loin de demeurer figée, la collection de la Fondation continue de se développer George Bemberg ayant laissé une grande liberté aux administrateurs qui lui succèderaient, de l’enrichir de nouvelles acquisitions, dans le respect de son goût et de ses centres d’intérêt.

Visite MUSEE des ARTS PRECIEUX Paul Dupuy

Après le déjeuner au restaurant Terra Tolosa, nous avons rendez-vous au Musée des Arts Précieux Paul Dupuy pour une visite guidée.

Situé dans le quartier historique des Carmes, il est installé dans un ancien hôtel particulier de parlementaire toulousain du 17ème siècle.

Après 3 années de travaux, le musée fait peau neuve. Paul Dupuy (1867-1944),  collectionneur avisé, fils d’un riche commerçant en épices, a achète à contre-courant des goûts de son époque des objets décoratifs et ethnographiques, du Moyen Age aux temps modernes.

Car on trouve de tout dans ce drôle de musée qui présente des fourchettes en argent, des clés et des serrures, des pendules, des coffres anciens ou encore les premiers appareils préfigurant le cinéma.

Le Rez de chaussée

Une apothicairerie du XVIIème siècle. Elle a été sauvée de la destruction par le collectionneur Paul Dupuy. C’est une rareté, autour de laquelle s’est constitué un musée

« Il date de 1632. Ce meuble constitue un précieux témoignage dont on se soignait à cette époque, celle de Molière et ce meuble contient de très nombreux pots ».  L’on y conservait des extraits de plante, mais aussi des préparations à base de chair de vipère, d’huile de petits chiens, d’œil de cloporte.

A côté, un Cabinet de curiosité qui s’appuie sur une large diversité d’objets : faïences, accessoires, boîtes, objets religieux…

Et le Cor de Roland (en provenance de la basilique Saint-Sernin de Toulouse) il est composé de 8 bandeaux sur lesquels ont été sculptées 17 scènes. Il est « sûrement l’un des biens les plus précieux » que possède le musée.

Un autre trésor à découvrir au son des oiseaux. Une scène d’automates créée par l’horloger et magicien Robert-Houdin au 19ème siècle, une véritable merveille !

Dans une autre salle, ce sont des sabres qu’on admire dans une vitrine, à côté de croix de procession et de sculptures religieuses

Et à côté, un Cabinet de projection, dédiant un espace inédit aux premiers procédés optiques qui caractérisent le pré-cinéma.

Au 1er étage

La collection d’horlogerie ancienne, composée de pièces rares sont le fleuron de l’établissement, par la rareté de ses pièces, leur nombre et leur état de conservation exceptionnel. Montres de prestige, horloges, cadrans solaires et chronomètres racontent l’histoire de la mesure du temps de la Renaissance au XXç siècle, de l’Europe jusqu’au Japon.

Enfin , un dernier étage dédié à l’accueil d’expositions temporaires qui mettent à l’honneur les arts et artisanats rares et précieux.

Actuellement Exposition de « Thésée et le Minotaure » tapisserie de Marc Saint Saëns, artiste né à Toulouse 1903-1979.

Dimension : 284 x 478 cm. Réalisée à Aubusson.(exemplaire de 1971)

Histoire de Thésée :  jeune héros qui se porte volontaire pour tuer le Minotaure. Au cœur du labyrinthe, il affronte le monstre à mains nus et l’achève. Victorieux, il parvient à retrouver son chemin grâce au fil magique donné par Ariane. Mais le retour vers Athènes est bouleversé et la gloire de Thésée sera de courte durée.

 

 

Fondation Bemberg :

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Musée des Arts précieux :

 

 

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