Et voici le Pays Narbonnais à vivre comme si vous y étiez avec les textes de Christiane et Marcelle ainsi que les photos de Anne, Christiane, Monique, Nicole que nous remercions infiniment pour ce beau partage :
A : Le livre ouvert de Christiane totalement imprégnée de la culture encyclopédique de notre guide Mickaël à savourer sans modération…. jusqu’au bout ! :
Jour 1 : L’Abbaye de Fontfroide , Narbonne
Y’a d’la joie, bonjour, bonjour, les hirondelles
Y’a d’la joie dans le ciel par dessus le toit.
Y’a d’la joie et du soleil dans les pousterles
Y’a d’la joie, partout y’a d’la joie.
Y’a aussi d’la joie dans le car nous conduisant vers la ville natale du « Fou Chantant ».
Mais avant Narbonne, l’abbaye de Fontfroide, isolée, seule dans le silence de la garrigue, nous accueille. Initialement bénédictine, fondée en 1093, l’abbaye s’affilie à l’ordre cistercien en 1145.
L’imposant édifice du XIIe siècle s’ouvre sur une cour d’honneur. A gauche le bâtiment de structure médiévale était occupé par les frères convers : à l’étage, le dortoir, au rez de chaussée, le réfectoire divisé en cinq travées ouvertes aux remarquables voûtes d’ogives. La restauration de l’abbaye, depuis 1908, a permis de retrouver le magnifique volume de la salle et d’ajouter divers éléments décoratifs, telles les splendides grilles de fer forgé au motif de pampres et la grande cheminée renaissance.
Notre guide, Laurence, donne quelques dates historiques.
Pendant la guerre des Albigeois, Fontfroide fut le fer de lance de l’orthodoxie catholique et s’est trouvée aux portes de la lutte contre l’hérésie cathare (1209 -1229). A son apogée, au XIIIe siècle, l’abbaye compte une centaine de moines et deux cents frères convers. Elle dispose alors d’un immense domaine agricole s’étendant jusqu’à Béziers et la Catalogne. En 1348, la peste noire touche la communauté monastique. Dès le XVe siècle, l’abbaye décline et le titre « abbatial » disparaît en 1764. Les moines sont dispersés par la Révolution française en 1791. Les cisterciens reviennent en 1848 et seront à nouveau expulsés par les lois de la Troisième République. Au début du XIXe siècle, les bâtiments sont classés monuments historiques. En 1908, Madeleine et Gustave Fayet sauvent l’abbaye d’un acheteur américain, la restaurent, la décorent. Aujourd’hui, le monument est une propriété privée.
Reprenons notre visite. Les aménagements des XVIIe et XVIIIe siècles ont percé deux portes centrales ouvrant sur la cour d’honneur dite cour « Louis XIV ». Elle s’ouvrait au nord sur les ateliers des moines convers ; à l’est se développait l’aile du noviciat. Le puits, au centre de la cour, véritable citerne d’eau froide, est sans doute à l’origine toponymique du nom « Fontfroide ».
Nous nous dirigeons vers la ruelle de convers. Une voûte sépare les deux mondes. C’était le passage obligé des frères convers pour rejoindre leurs lieux de vie ou se rendre au fond de l’église sans déranger l’office psalmodié par les moines installés dans la partie opposée de la nef.
Par une porte en ferronnerie nous rentrons dans le cloître roman bâti à la fin du XIIe siècle. Sa simplicité inspire le silence, un lieu de paix éclairé par des arcades et des oculi s’ouvrant sur des massifs fleuris et de grandes arcades dominées par le clocher. Le soleil joue sur les colonnettes de marbre chatoyant et sur les chapiteaux finement sculptés de feuillage. Seule représentation de l’univers cistercien, le végétal accompagne la vie contemplative.
La galerie sud donne accès à l’église abbatiale construite vers 1145. Impressionnante! Dès l’entrée elle exprime la force spirituelle de Fontfroide et sa dynamique artistique. Elle s’élève, d’abord nue dans ses murs, puis explose de couleurs vives dans ses vitraux inattendus aux couleurs flamboyantes, loin de l’idéal d’austérité et de dépouillement cistercien ne tolérant que des verres en grisaille. Conçus par le peintre Burgsthal, réalisés en 1913 à la verrerie des Sablons dans la Bièvre, ils retracent la vie de Saint François d’Assise. Ils proposent un monde où le vert domine, la nature dans toute sa splendeur.
Dirigeons nous vers la salle capitulaire ; une alliance de sobriété, de majesté, de puissance et de légèreté. Construite entre 1180 et 1280, elle offre une surprenante perspective sur les fûts de marbre et arcs de pierre multiples…l’image d’une forêt au profond recueillement. Les chapiteaux s’ornent de deux rangs de feuilles plates, représentation stylistique du « cristel », le roseau d’eau des étangs de Bourgogne qui a donné son nom à « Cîteaux ».
Avant de quitter ces lieux, la visite de la roseraie, plantée au début du XXe siècle sur l’emplacement des cimetières abandonnés, s’imposait. Au sud de l’abbaye subsista durant de longs siècles le double enclos d’un cimetière où étaient enterrés religieux, moines et convers, et, séparé par un mur, un deuxième enclos recevait les dépouilles des laïcs… généralement de riches bienfaiteurs. Ravagée par un incendie criminel en 1886, la roseraie sera replantée en 1989. Une rose y tient une place particulière, la rose des cisterciens, créée à Fontfroide vers 1998 pour les 900 ans de Cîteaux.
Un bref pique-nique nous permet de régénérer nos neurones avant de retrouver le guide des Monuments et Musées de Narbonne sur la place de l’hôtel de ville.
« Colonia Narbo Martius » fut fondée en 118 par les romains. Située sur la « Via Domitia », la première route romaine de Gaule permettant de relier l’Italie et l’Espagne, la ville fut jusqu’à la fin de l’antiquité romaine l’une des villes les plus importantes de la Gaule, avec un port considéré comme le deuxième port de l’Empire Romain. La ville déclina au cours de l’antiquité. Royaume wisigothique du début du VIe siècle à la fin du VIIe siècle, la ville sera conquise en 719 par les troupes arabo-berbères musulmanes des Omeyyades qui quitteront la ville en 793.
A partir du IXe siècle, Narbonne tente de retrouver son lustre de l’époque romaine et redevient un important centre religieux, spirituel et intellectuel de la France du Sud. Devenue capitale d’un espace viticole à partir du développement de la vigne, vers 1850-1870, la ville se démarque politiquement. Dès les dernières années du Second Empire, la municipalité s’oppose à Napoléon III. Ce mouvement est précurseur des idées révolutionnaires qui mènent le monde du travail à s’organiser pour défendre ses intérêts et à créer 24 ans plus tard la CGT. La révolte des vignerons du Languedoc explose en mai 1907. A l’appel de Clemenceau, l’armée interviendra. L’incarcération des membres du Comité de Défense Viticole déclenchera de graves affrontements jusqu’en juin.
Partons découvrir les sites reflétant de nombreux siècles d’histoire.
Emouvant témoignage de la ville antique, un fragment de la Via Domitia a été soigneusement préservé sur la place de l’hôtel de ville…Petit moment nostalgique devant ce lointain ancêtre de l’auto-route A9 qui laisse apparaître d’antiques rainures creusées par les chars.
Devant nous se dresse le palais des archevêques, une gigantesque forteresse construite entre le XVIIe siècle et le XIVe siècle, composée du vieux palais d’origine romane et du palais neuf de style gothique. Les tours carrées qui ornent la façade et le donjon érigé par l’archevêque Gilles Aycelin donnent une allure majestueuse au palais. Empruntons le passage de l’Ancre jusqu’au cloître de la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur. Coincé entre la cathédrale et le Palais épiscopal, il a été bâti de 1349 à 1417 sur l’emplacement de l’ancienne cathédrale carolingienne. Certains courageux graviront quelques marches à la découverte des contreforts ornés de gargouilles, en forme d’animaux domestiques ou fantastiques.
De style gothique, la cathédrale est la quatrième plus haute de France avec ses 41 mètres sous voûte. La première pierre, spécialement envoyée de Rome par le pape Clément IV, ancien archevêque de la cité, fut posée le 12 avril 1272. La construction arrêtée en 1355 en raison de l’invasion de la ville par le Prince Noir et de l’ensablement du port fluvial de Narbonne, ne sera jamais terminée. Dédiée aux deux frères et martyrs espagnols Just et Pasteur, la cathédrale est l’un des plus remarquables monuments de l’art ogival français des XIIIe et XIVe siècles.
A l’intérieur, dans un vaste choeur aux voûtes audacieuses, le grand orgue réalisé par Christophe Moucherel entre 1739 et 1741 surprend par ses dimensions : immense buffet en bois sculpté aux armes du chapitre, en couronnement, la vierge en Assomption, encadrée par les martyrs Just et Pasteur. De tous les buffets d’orgue français du XVIIIe siècle, celui de la cathédrale de Narbonne est sans contexte un des plus beaux…(ne serions-nous pas légèrement vexés, nous qui sommes si fiers du Grand orgue de Notre Cathédrale Sainte-Marie d’Auch ?)
Dans la chapelle Notre-Dame de Bethléem le retable en pierre polychrome de la seconde moitié du XIVe siècle se dévoile avec raffinement.
Poursuivons la visite en empruntant la Promenade des Barques, l’âme de la ville, l’emplacement de l’ancien port fluvial, d’abord sur les rives de l’Aude, plus tard, sur celle de la Robine. Au Moyen Age, le lieu est appelé « Las Naus », en langue d’Oc, barques, navires. Au XVIe siècle, Narbonne était une redoutable place forte avec une enceinte bastionnée. A la fin du XVIIe siècle, quand le trafic portuaire périclite, la rive gauche est transformée en promenade plantée d’ormeaux. En traversant la passerelle, on aperçoit le pont bâti. « La Petite Florence du Languedoc », c’est ainsi que Narbonne est parfois baptisée, abrite l’un des deux ponts bâtis et habités de France. « Le pont des Marchands » reliait le bourg à la cité. Ce pont à sept arches permettait à l’origine le franchissement de l’Aude par la voie Domitienne. Aujourd’hui, une seule arche suffit au passage de l’eau drainée par le canal de la Robine.
Dernier coup d’oeil aux halles de style Baltard inaugurées en 1901. Elles abritent soixante dix commerces…, mais tous étaient fermés. Dommage! Sans regret, il est l’heure de rejoindre notre lieu d’hébergement, l’hôtel Méditerranée à Port la Nouvelle. Port la Nouvelle, ses longues plages de sable fin et doré sous le soleil! Port la Nouvelle, cette belle station balnéaire! Port la Nouvelle … sa signalétique et ses difficultés de circulation… Heureusement notre chauffeur, Yves, a gardé son calme, et après plusieurs coups de téléphone infructueux et des manoeuvres hasardeuses nous a menés « à bon port ».
Jours 2, 3, 4 : Massif de la Clape, la Franqui, l’Ile de sainte Lucie :
Le lendemain matin, après une nuit de repos, bercés par le clapotis des vagues…ou agacés par le cri rauque d’une mouette, nous étions tous prêts à affronter le relief tourmenté du massif de la Clape où vignes, plateaux de garrigues, vallées boisées, pechs et combes se succèdent en vagues moutonneuses. Niché en plein coeur du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise, le massif est une ancienne île romaine rattachée au continent vers le XIVe siècle par l’accumulation d’alluvions.
Nous retrouvons Mickaël, notre guide. Un guide? Non, une encyclopédie mythologique, un Larousse botanique, un entomologiste passionné. Infatigable, toujours de bonne humeur, il nous fera partager ses passions, ses connaissances, agrémentant nos randonnées de récits et de contes. De véritables séquences théâtrales …
Allez, prenons le sentier de La Clape, le bien nommé, « clapas » en occitan signifie « tas de pierres ». Il se faufile entre rochers calcaires et étroits canyons où les chênes kermès et les pins d’Alep se partagent le paysage. L’itinéraire longe le rec aux pierres lustrées par l’érosion, éclatantes sous le soleil. Un pont romain a essayé de résister à la force de l’eau, il n’en reste que des vestiges. Une brèche s’ouvre dans la falaise, c’est l’entrée de la grotte de la Crouzade ; elle aurait abrité un groupe d’hérétiques.
Non, non, nous ne reprendrons pas aussi vite notre escalade. Mickaël, notre Sherlock Holmes a déniché, discrètement dissimulée derrière un buisson, une férule, cette plante aux propriétés combustibles inespérées qui permit à Prométhée de dérober le feu aux dieux. La tige de cet arbrisseau vivace aux grandes ombelles de fleurs jaune d’or est autant redoutée des animaux herbivores pour sa toxicité que par les mauvais élèves craignant d’être corrigés par le maître muni de cette baguette… C’était il y a fort longtemps! Point de punition aujourd’hui non plus, en randonneurs disciplinés nous empruntons « l’Allée des Naufragés » menant à la chapelle Notre Dame des Auzils, Notre Dame du Bon secours, protectrice des marins. Lieu chargé de mémoire et de recueillement, le sentier est parfois appelé « Route des cénotaphes », du nom de ces monuments funéraires rendant hommage aux marins gruissanais disparus en mer.
Abritée des vents, blottie dans un écrin de verdure, la chapelle, construite en 1635, apparaît. Emouvante dès l’abord, par son histoire, empreinte d’un rayonnement spirituel. Le choeur de la nef est édifié au dessus de la grotte de Saint Salvaire et sur la faille des Auzils. A l’intérieur, les parois sont tapissées d’un surprenant décor en trompe l’oeil d’ex-voto. Fidèles reproductions d’ex-voto volés en 1967, ils ont été peints directement sur les murs sous la responsabilité de Robert Cassin, restaurateur aux monuments historiques. Intuition divine et salutaire, Mr l’Abbé Pauc, curé de la paroisse de Gruissan avait pris soin de photographier les ex-voto originaux. L’illusion est parfaite…et les ex-voto sont involables. Deux pèlerinages sont encore suivis par les fidèles, le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte. A l’ombre et dans le silence des pins, le parvis nous offre un panorama exceptionnel sur Gruissan, La Clape et la Grande Bleue.
Sur le chemin du retour, à l’entrée d’un cirque surplombé de parois sculptées par l’eau, » le jardin de l’Ermite » sera une halte bienvenue pour notre pique-nique. Dans cet écrin de verdure, au milieu de la garrigue, vivaient les hommes qui avaient fait voeu de consacrer leur vie à accueillir et guider les passants dans cette belle mais âpre nature. La maison a été occupée jusqu’en 1888, date de la mort du dernier ermite. A côté d’un arbousier centenaire, le puits rond en pierre nous aurait livré son eau cristalline, …mais nous préférons le verre de vin blanc, un AOC de la Clape agréablement offert par Mickaël.
Nous quittons ce havre de paix pour rejoindre le sentier des Goules sur l’Île Saint-Martin. Les Corbières ont une teinte de soleil : un paysage majestueux avec ses reliefs, ses vignes et la mer en toile de fond. Le parcours sauvage entre vignes et garrigues longe les étangs d’Ayrolle et de Campignol émaillés de filets de pêche. Les monts vont en s’élevant de croupe en croupe en suite onduleuse parfois brisée par la brusquerie d’un plateau où la végétation imprégnée de senteurs devient de plus en plus méridionale. L’occasion rêvée pour notre guide de nous rappeler quelques notions de botanique. Il nous parlera de la rue, l’herbe la plus odorante de la garrigue aux multiples pouvoirs, du lentisque pistachier aux baies rouges, du brachypode rameux, le régal des moutons, du mouron des oiseaux au goût de noisette utilisé en salade, du buplèvre dont on extrait le miel. D’ailleurs, n’avons-nous pas trouvé sur le sentier de la Goutine un mur à abeilles?
Les vignes aux feuilles jaunies et aux dernières grappes noires et séchées offrent un tapis coloré aux éperons calcaire. D’un pas léger, encouragés par le zonzonnement incessant des moustiques, nous pressons le pas pour rejoindre le car. Ce doux accompagnement musical n’était pourtant qu’un léger aperçu de la fanfare orchestrée que ces insectes nous livreraient le lendemain.
Au petit matin, nous partons pour La Franqui. La petite chapelle « Notre Dame de la Mer » sera l’endroit idéal pour écouter Mickaël narrer les exploits d’Henri de Monfreid, l’enfant corsaire de La Franqui né en 1879. Auteur des « Secrets de la Mer Rouge », Monfreid a connu de multiples vies. Colporteur, ingénieur, éleveur, tour à tour représentant en cuirs et café en Ethiopie,….contrebandier. Il a mis en scène sa vie aventurière centrée sur la Mer Rouge et l’Ethiopie de 1911 à la deuxième guerre mondiale dans de nombreux livres, autobiographies et romans.
Quelques marches et nous arrivons sur le plateau de Leucate reconnu pour la qualité de ses paysages et la diversité de sa faune et de sa flore d’intérêt européen. C’est une mosaïque alternant cultures, garrigues, pelouses méditerranéennes, pinèdes et falaises. Dans le sentier bordé de murs en pierres sèches, la flore s’accroche courageusement. Nous nous extasions devant un pied de concombre du diable…splendide, mais nocif… Les pins et les oliviers se perdent dans les vignes. Un bosquet de canne de Provence et deux cyprès découpent leur silhouette dans le ciel azuré. Le premier inspirera Mickaël et il nous contera la légende de la nymphe Syrinx transformée en roseau pour fuir les avances du dieu Pan. Les seconds lui rappelleront la légende de Cyparissos changé en cyprès, l’arbre de la tristesse, après la mort de son cerf.
Tiens donc, Jean-Pierre s’improviserait-il guide ? Il semble parfaitement connaître la vie de certains animaux : pour lui, celle du fourmilion, cet insecte guettant patiemment du fond de son trou l’arrivée d’une fourmi imprudente, n’a aucun secret….
Au détour du sentier, nous profitons d’un splendide panorama sur la plage des Coussoules et le Grau de La Franqui , un paysage entièrement dessiné par l’eau.
Dopés par l’excellent muscat apporté par Mickaël, nous partons en randonnée sur l’île Sainte-Lucie située au bord de l’étang de Bages et de Sigean. Plus exactement, nous essayons de partir. Nous ne verrons que l’écluse sur le canal de la Robine et… sa horde de moustiques menaçante. Nous capitulerons devant l’assaillant. Peu importe les richesses de cette réserve naturelle! Seule comptait la sauvegarde de notre confort épidermique!
Évidemment, notre guide, prévoyant, avait « un plan b » et nous conduit à la plage de la Vieille Nouvelle. Très grande plage où la laisse de mer dépose ses coquillages. Belle occasion de s’initier à leur identification , d’apprendre les difficultés des petits métiers de la mer et celle des pêcheurs de la lagune.
C’est déjà le dernier jour. Ultime visite, Peyriac de Mer est un ancien village de pêcheurs en bordure de l’étang. Les pontons de bois permettent de traverser l’ancienne saline exploitée depuis l’Antiquité jusqu’en 1967. Cette étendue d’eau salée est uniquement alimentée par les eaux de ruissèlement. Hypersalin, l’étang de Doul est le plus salé de la région : c’est la Mer Morte locale où certaines espèces de poissons arrivent à survivre. Entouré de collines et de massifs rocheux, le site est une splendeur. Des flamants roses semblent monter la garde auprès d’une cabane de pêcheur. Les bouquets de salicorne colorent la lagune d’un vert éclatant. Au moment où l’on cèderait à cet éblouissement un cri retentit… Annie est tombée du ponton…la visibilité dans les eaux est limitée … la surface se teinte d’une tâche couleur noirâtre … est-ce Annie ? Elle réapparaît bientôt… Mouillée…Plus de peur que de mal, quelques contusions.
Nous partons à l’assaut du Pech du Mour par des sentiers ravinés. 60 mètres à gravir dans une forêt de chênes verts, parsemée de thym et de romarin. Nous, randonneurs aguerris, nous devrions y arriver! C’était sans compter sur les autochtones du lieu, les moustiques. Encore eux! Sans profiter de la vue imprenable à 360° sur les étangs, la mer et les massifs, nous regagnons le village. Devant l’immensité marine, les petites maisons blanches ont l’air naïf des maisons dans les tableaux des peintres d’avant-garde. Deux conifères dominent la route. Imposants! Pin parasol ou pin pignon ? Rappelez-vous les conseils de Mickaël : « il ne faut jamais juger un pin sans avoir vu sa pigne »… Le doute subsistera, les cônes de ces arbres étaient trop hauts….
Le déjeuner à Bages, au retaurant « le Portanel » nous donnera la dernière occasion de dialoguer avec notre guide que nous quittons à regret..
Ultime étape avant le retour, Montredon les Corbières. Un son et lumières nous fait entrer dans le monde merveilleux des Chocolatiers Cathares, de la récolte de la cabosse à l’élaboration du chocolat. Le Maître chocolatier raconte son chocolat… Il excelle dans son art, un savoir, un tour de main transmis depuis 34 ans pour marier finesses et caractères…. Bonbons, chocolats, nougats, … Trêve de balivernes! La meilleure façon d’apprécier la subtilité du chocolat ne serait-elle pas d’en déguster quelques carrés ?
Une petite gourmandise pour terminer ce séjour ensoleillé en pays narbonnais.
Le bleu irisé des étangs
Le bleu nuancé des lagunes,
Ces bleus se mêlent
Sans se confondre,
Passage en douceur
Entre deux mondes
La Terre et la Mer.
Un gros caillou creusé de combes, hérissé de puechs, couvert de garrigue, qui
semble déposé là depuis des millénaires comme témoin de la grande perturbation géologique. Modelé par les vents contraires, creusé par les eaux de pluies, brûlé par le soleil, il offre un paysage singulier, une présence insolite au centre des étangs qui l’entourent.
Les hommes se sont retirés, seule la vigne accroche ses racines dans ce sol rugueux où les plantes odorantes s’ expriment généreusement. C’est l’accueil de La Méditerranée.
Sainte Lucie
Sillonnée de sentiers de sable rose,
Une île verte parfumée,
Une réserve de biodiversité
en bordure de la Méditerranée.
Mais ce paradis n’est plus,
Nous n’y sommes pas les bienvenus !
Dès l’entrée nous sommes attendus par une armée de moustiques tigresses,( car ce sont les femelles qui piquent).Sans répit, sans pitié, ces bestioles attaquent : et je te pique ici, et je te pique là, sur les bras, sur le front, sur les mollets…Les aiguillons percent le pantalon puis la peau, impossible d’y échapper ! le combat est inégal. Dans la bataille, l’armée moustiquaire a perdu bon nombre de soldats mais a remporté la victoire ! Nous rebroussons chemin…avec la satisfaction d’avoir donné un peu de notre sang pour sauver de pauvres petites larves en manque de protéines.
Sur la plage de La Vieille Nouvelle, les pieds dans l’eau, nous trouvons refuge et apaisement.
Marcelle N
C : Les galeries au fil des jours :
1- Abbaye de Fontfroide et Narbonne :
le Raton
La lecture du compte-rendu de ce voyage m’amène à la réflexion suivante : que de choses nous avons apprises en 3 jours seulement- grâce à notre guide -sur l’histoire du pays, l’architecture des monuments à Narbonne, la géologie, l’écologie, la flore méditerranéenne, le rôle et l’importance de l’eau et même la mythologie ! Nous essaierons de retenir l’essentiel . Un grand merci au beau travail de Christiane.